Kent Hughes s’est-il lancé dans la chasse à Adam Fantilli? – TVA Sports

Kent Hughes volera-t-il la vedette au repêchage pour une deuxième année de suite? Au fil des derniers jours, des rumeurs selon lesquelles le Tricolore tenterait activement d’améliorer son rang de sélection circulent.

Du cinquième rang qu’il occupe présentement, on dit qu’il souhaiterait s’avancer au quatrième, détenu par le Sharks de San Jose. Une possibilité évoquée par le collègue Alexandre Gascon, de Radio-Canada Sports, et confirmée par une source gravitant dans les hautes sphères d’une équipe de la LNH.

« Le Canadien est très agressif pour grimper parmi les quatre premiers. Il est prêt à payer cher, a affirmé cette source. On ne se le cachera pas. Le joueur que le Canadien veut, c’est Will Smith. »

Certains parlent même d’un saut jusqu’au deuxième rang, choix qui appartient présentement aux Ducks d’Anaheim.

Se faisant, dans un cas comme dans l’autre, le Tricolore éviterait ainsi la patate chaude que représente Matvei Michkov, que plusieurs voient comme l’un des meilleurs espoirs disponibles, mais qui est hautement plus risqué que les quatre gros noms du départ (Bedard, Fantilli, Carlsson et Smith).

Mais pourquoi les Sharks ou une autre équipe accepterait-elle de prendre ce même risque?

En grimpant au deuxième rang, le directeur général du Canadien s’assurerait du même coup de pouvoir réclamer Adam Fantilli, la jeune sensation des Wolverines de l’Université du Michigan, gagnant du trophée Hobey-Baker, remis au joueur par excellence de la NCAA.

Adam Fantill

Crédit photo : Photo Micheline Veluvolu

À 6 pi, 2 po et 187 lb (pour l’instant), l’Ontarien de 18 ans serait un complément plus qu’intéressant pour une formation menée par Nick Suzuki et Cole Caufield, deux petits attaquants, et dont la ligne de centre n’est pas des plus costaudes.

On dit de Fantilli qu’il est doté d’une vision et d’un sens du jeu supérieurs à la moyenne. Dominant lorsqu’il est en possession de la rondelle en raison de sa vitesse lui permettant de se créer de l’espace en zone neutre, il ne craint pas d’utiliser son physique pour la protéger et pour faire son chemin jusqu’au filet adverse.

Des recruteurs avec qui Le Journal s’est entretenu ont également vanté son ardeur à l’ouvrage et sa capacité d’adaptation à différents rôles.

L’an dernier, à sa première saison dans les rangs universitaires, Fantilli a dominé la colonne des pointeurs avec 65 points, dont 30 buts en 36 matchs. C’était cinq points de plus que Logan Cooley, choisi au troisième rang par les Coyotes de l’Arizona lors du repêchage tenu au Centre Bell.

Quel prix à payer?

Crédit photo : PHOTO D’ARCHIVES, AFP

Évidemment, les Ducks ne laisseront pas passer un phénomène semblable sans exiger la lune en retour. Il faudra plus qu’une inversion de choix, l’autre droit de parole que détient le Canadien en première ronde (31e rang, acquis des Panthers) et quelques espoirs pour convaincre Pat Verbeek, le directeur général des Ducks. Si les Panthers avaient raté les séries, ce serait déjà plus alléchant, mais ce ne fut pas le cas. Loin de là.

« J’ignore ce que le CH pourrait offrir pour le deuxième choix. Par contre, pour le quatrième, ça pourrait assurément être un ou deux jeunes défenseurs en plus de deux choix de repêchage. Logan Mailloux, peut-être? Je ne crois pas qu’il fitterait avec un chandail du Canadien sur le dos », a estimé un recruteur joint par le Journal.

L’an dernier, pour faire l’acquisition du 13e choix au total, Hughes avait dû envoyer Alexander Romanov et un choix de quatrième tour aux Islanders de New York. Puis, il avait immédiatement échangé ce choix aux Blackhawks de Chicago, en compagnie d’un choix de troisième tour, pour les services de Kirby Dach.

S’il souhaite réellement s’avancer au deuxième rang, Hughes devra possiblement une fois de plus organiser une valse à trois équipes. Car il ne semble pas y avoir dans sa formation un joueur établi ou une jeune vedette montante qui fera écarquiller les yeux de Verbeek, à part Suzuki, Caufield et Kaiden Guhle, dont le Canadien ne voudra certainement pas se départir.

Un choix rarement échangé

Au cours des 40 dernières années, seulement quatre directeurs généraux sont parvenus à convaincre un homologue de lui céder le deuxième choix au total. Dans la grande majorité des cas, la transaction impliquait un joueur déjà bien établi.

2001: Ottawa, Jason Spezza

Les Sénateurs font l’acquisition du choix de premier tour (deuxième au total) des Islanders, en compagnie de Zdeno Chara et d’un dénommé Bill Muckalt, en retour d’Alexei Yashin.

1999: Vancouver, Daniel Sedin

Après avoir conclu une transaction impliquant trois choix au repêchage pour mettre la main sur la toute première sélection (celle du Lightning), les Canucks échangent ce premier choix contre celui des Thrashers (deuxième au total) et un choix conditionnel de troisième tour en 2000. Brian Burke, le DG des Canucks, parvient ainsi à repêcher les jumeaux Daniel et Henrik Sedin aux deuxième et troisième rangs.

1998: Nashville, David Legwand

Les Predators font l’acquisition du choix de premier tour (deuxième au total) des Sharks (précédemment acquis du Lightning), en compagnie de leur choix de troisième tour (85e) de 1998, en retour de leur choix de premier tour (troisième) de 1993 et de leur choix de deuxième tour (29e) de 1993.

1993: Hartford, Chris Pronger

Les Whalers font l’acquisition du choix de premier tour (deuxième au total) des Sharks, en retour de Sergei Makarov, leur premier choix de 1993 (sixième au total), leur choix de deuxième tour de 1993 (45e) et leur choix de troisième tour de 1993 (58e).